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WITOLD LUTOSLAWSKI
(1913-1994)

Concerto pour orchestre

KAROL SZYMANOWSKI
(1882-1937)

Symphonie n° 3, op. 27 pour ténor, chœur et orchestre « Chant de la nuit »

ALEXANDER TCHAÏKOVSKI
(1946)

Symphonie n° 4 pour chœur et orchestre, op. 78

Rafal Bartminski (ténor)
Andreas Röhn (violon)
Nimrod Guez (alto)
Chor des Bayerischen Rundfunks
Symphonieorchrester des Bayerischen Rundfunks
Mariss Jansons (direction)

BR KLASSIK - 900107


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Directeur musical du Royal Concertgebouw Orchestra d’Amsterdam depuis 2004, Mariss Jansons occupe, parallèlement, depuis 2003, le poste de chef principal du BR Symphonic Orchestra. C’est justement cette formation qu’il a choisi de mettre à contribution pour la réalisation de cet hommage discographique aux compositeurs de l’Est. En dehors du fait que son programme témoigne d’une réelle passion pour la musique du XXe siècle, c’est aussi un terrain musical qui convient parfaitement à son style de direction. Conformément à sa réputation de gestionnaire attentif à la dynamique et aux espaces sonores, il nous permet de goûter à un répertoire somme toute assez peu commun, et cela avec beaucoup moins de difficultés que l’on aurait pu le supposer de prime abord. D’entrée, le Concerto pour orchestre de Lutoslawski donne le ton. En moins de trente minutes, le compositeur polonais démontre que sa science de l’orchestration ne relève pas de l’utopie. Mariant le folklore de son pays et l’enseignement de ses maîtres (Szymanowski et Stravinski), son inspiration se manifeste dans tous les sens, tout en conservant une même ligne de conduite. Saisissant par ses contrastes et son raffinement mélodique, ce chef-d’œuvre datant des années 1950 trouve auprès du chef letton un efficace coordonnateur. Bien qu’étrangère à tout conformisme, la Symphonie n° 3 pour ténor, chœur et orchestre de Szymanowski s’exprime dans un langage finalement assez compréhensible. Composée entre 1914 et 1916 à partir d’un poème persan du XIIIe siècle, elle séduit par sa sensualité et par la richesse de ses sonorités. Dans cette orgie vocale et instrumentale, le compositeur habille les thèmes orientaux d’une panoplie avant-gardiste qui leur va à ravir. Avec la Symphonie n° 4 d’Alexander Tchaïkovski (à ne pas confondre avec Piotr Ilitch), on termine par l’œuvre la plus moderne de ce CD, bien qu’elle ne soit pas la plus futuriste. Ici encore, pour notre plus grand bonheur, le chœur de la Radio bavaroise donne de la voix. Ajoutez à cela un alto solo déterminant et des arrangements orchestraux somptueux et vous obtenez un tableau musical d’une richesse insoupçonnée. En dehors de leurs vertus musicales et techniques incontestables, ces extraits de concerts donnés à la Philharmonie de Berlin en 2008 et 20009 nous présentent Mariss Jansons sous un éclairage nouveau, et des plus valorisants. Un disque à découvrir.

T. HERVÉ - 10/2011