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BACH J.S. - Suites pour violoncelle BWV 1007-1012

JOHANN SEBASTIAN BACH
(1685-1750)

Suites pour violoncelle BWV 1007-1012

Tatjana Vassilieva (violoncelle)

MIRARE - MIR 086 - (2 CD)


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Il n’est presque pas de mois qui n’ait droit à une nouvelle traduction des Suites pour violoncelle de Bach. Alors que dans ce flot continu certaines ne génèrent que de simples vaguelettes, d’autres, assez nombreuses, il faut le dire, ont l’ampleur suffisante pour venir inonder nos discothèques. Malgré cette fréquence, un regard neuf sur une telle partition est toujours excitant. Dans le meilleur des cas, l’expérience peut même devenir assez grisante. C’est justement le cas avec la gravure de Tatjana Vassilieva. Il n’est donc pas nécessaire d’attendre la marée suivante pour le voir venir s’échouer à côté de celui, entre autres, d’Anner Bylsma, de Pieter Wispelwey (voir ici) et de Jean-Guihen Queyras (voir ici). Comme elle l’explique fort bien dans le livret de présentation – un livret au contenu très intéressant –, en jouant ces pièces, elle se livre à une forme d’introspection : « je crois que l’on enregistre ces Suites non pas pour le public, mais pour soi. » Là-dessus, on ne peut que lui donner raison ; que doit-on vraiment attendre de ces chefs-d’œuvre, sinon qu’ils lèvent aussi le voile sur une partie de la nature de leurs interprètes ? Disposant d’un violoncelle de la fin du XIXe siècle, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne perd pas en conjecture. Elle ne cache pas son jeu : la distinction, la sérénité, le dynamisme et la transparence ont clairement sa préférence. Aussi, il paraît plus spontané que médité, plus mathématique que littéraire. En guise de provocation, on pourrait dire qu’il semble plus authentique. En tout état de cause, si l’interprétation de Tatjana Vassilieva devrait ravir les admirateurs d’André Navarra – et ils sont nombreux –, elle risque toutefois de décourager une partie des mélomanes nourris aux seins baroques. Ne serait-ce que pour cela, bienheureux sont les adeptes des deux courants. L’instrument étant d’une lisibilité exemplaire, adressons une mention particulière à Nicolas Bartholomée qui, en plus de ses fonctions de directeur artistique, nous gratifie d’un enregistrement très soigné.

T. HERVÉ - 06/2009