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HAENDEL - Dixit Dominus

GEORG FRIEDRICH HAENDEL
(1685-1759)

Ode pour l’anniversaire de la reine Anne
Dixit Dominus

Hélène Guilmette (soprano)
Andreas Scholl (contre-ténor)
Andreas Wolf (basse)
Malcom E. Bennett (ténor)
Vocalconsort Berlin
Akademie für Alte Musik Berlin
Marcus Creed (direction)

HARMONIA MUNDI - HMC 902041


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C’est à la tête du Monteverdi Choir & Orchestra qu’en 1978 John Eliot Gardiner insuffla une bouffée d’éternité au Dixit Dominus de Haendel (voir ici). Si, en plus de trente années, sa suprématie n’a jamais été remise en cause, il faut tout de même admettre que pendant ce temps la concurrence n’est pas restée inactive. En cela, les enregistrements de Marc Minkowski (Archiv-Production, 1999) et de Diego Fasolis (Arts Music, 1999) font figure de brillants challengers. Si les assauts discographiques menés contre cette forteresse haendélienne sont devenus moins rares qu’ils ne l’ont été à une époque, de récentes tentatives ratées nous apprennent qu’il est toujours aussi difficile d’y planter son drapeau. Défiant toutes les hostilités techniques de l’œuvre, Marcus Creed y parvient pourtant, non sans panache, et tout en maintenant une certaine forme d’autorité. Caractérisé par une tonalité conquérante, le thème d’introduction laisse facilement percevoir ses ambitions de victoire. Maîtrisant le chant aussi bien que d’autres le glaive, ses solistes se révèlent être aussi de forts bons stratèges. Mêlés au gros des troupes – le Vocalconsort de Berlin est d’une générosité stupéfiante –, ses trois généraux donnent au Dominus a dextris tuis des allures d’épisode glorieux, tandis que les évanescences lyriques du De torrente in via bibet révèlent, comme rarement, la fluidité musicale du chef-d’œuvre de Haendel. Il ouvre les portes à l’ultime morceau de bravoure du motet, la grande fugue finale Gloria Patri, et Filio. Encouragée par un orchestre qui nous rappelle sans cesse qu’ici, la solennité sacrée s’accommode très bien des fastes instrumentaux, celle-ci résonne comme l’hymne d’une performance musicale exceptionnelle. De vocation profane, l’Ode pour l’anniversaire de la reine Anne constitue l’autre motif de satisfaction de ce disque désormais indispensable... à tous ceux qui possèdent déjà l’enregistrement de Sir Gardiner. Of course.

T. HERVÉ - 02/2010