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BEETHOVEN - Sonates pour piano et violon

LUDWIG VAN BEETHOVEN
(1770-1827)

Sonates pour piano et violon (Intégrale)

Alexander Melnikov (piano)
Isabelle Faust (violon)

HARMONIA MUNDI - HMC 902 025.27 - (4 CD + 1 DVD)


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Plus la paire formée par la violoniste Isabelle Faust et le pianiste Alexander Melnikov avance dans son parcours discographique, plus elle semble dotée de pouvoirs transcendants. Alors que ceux des alchimistes menaient à l’incrédulité, les leurs exercent sur ceux qui y sont soumis une véritable fascination. Après avoir cultivé leur don sur la musique de Schubert (voir ici), puis sur celle de Brahms (voir ici), c’est maintenant au tour des Sonates pour piano et violon de Beethoven de subir l’influence de nos deux enchanteurs. La Sonate n° 9, dite « Kreutzer » – du nom du violoniste français auquel elle fut dédiée –, avait été préalablement enregistrée pour seconder le Concerto pour violon, op. 61 sur un disque qui avait fait déjà forte impression. Leur formule ayant prouvé qu’elle fonctionnait à merveille, le moment était venu pour eux de l’appliquer aux neuf autres. Toutefois, il ne faudrait pas s’y méprendre, ce ne sont en aucun cas des apprentis sorciers. Le résultat de leur travail ne doit rien au hasard. D’ailleurs, leur approche s’effectue d’une manière très rationnelle, et même si leur imagination et la fraîcheur qui en résultent sont patentes, c’est surtout leur volonté de clarté qui se fait le plus sentir. Cette capacité d’analyser sans froideur – quasi éducative – tient,  pour ainsi dire, du miracle. Par rapport à d’autres grandes interprétations (Perlman-Ashkenazy, Kremer-Argerich), celle-ci paraîtra, de prime abord, un peu moins harmonieuse et, par conséquent, moins consensuelle. Malgré cela, après quelques écoutes, ses options musicales prennent l’ascendant sans qu’il soit possible d’y résister. Sans chercher absolument à séduire, presque humblement, son érudition et le plaisir qui en découle sont, à mon avis, d’un niveau invariablement et définitivement supérieur. Sincèrement, peu d’enregistrements peuvent ainsi prétendre accéder d’une façon aussi peu conventionnelle à une telle universalité.

T. HERVÉ - 10/2009