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MENDELSSOHN - Quatuor Modigliani

FELIX MENDELSSOHN-BARTHOLDY
(1809-1847)

Quatuor à cordes en la mineur, op. 13
Quatuor à cordes en fa mineur, op. 80
Capriccio en mi mineur, op. 81, n° 3

Quatuor Modigliani

MIRARE - MIR 120


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Depuis quelque temps, la musique de chambre de Felix Mendelssohn semble intéresser de plus en plus d’artistes. De cela, nul ne pourra s’en plaindre, surtout après avoir écouté le substantiel enregistrement que nous propose le jeune Quatuor Modigliani, l’une des valeurs montantes de la scène musicale actuelle. Remarquablement captée par Cécile Lenoir, leur interprétation sur instruments anciens offre d’infinies qualités. Elle démontre aussi une parfaite maîtrise de cet art du dialogue et de la concertation qu’est l’exercice du quatuor. Avec eux, le génie du compositeur à la trajectoire précocement interrompue nous apparaît d’une criante vérité, sans faiblesse. Choisies parmi ses œuvres les plus abouties – dans l’hypothèse où il en existerait certaines qui le seraient moins que d’autres –, les trois pièces qui composent leur programme ne font pas dans la demi-mesure. Paru peu de temps après la mort de Beethoven, le Quatuor en la mineur de 1827 s’en ressent incontestablement, tandis que le Quatuor en fa mineur de 1847 – peut-être bien le sommet de sa production – dénonce la perte de sa sœur Fanny, décédée peu de temps avant. Doués pour la mélodie et transparents – dans le sens qu’ils véhiculent les émotions –, leurs archets scrutent passionnément la partition tout en intégrant, pour qui voudra bien l’entendre, la tradition, le romantisme, la souffrance et la résignation. En guise de révérence finale, les motifs séquentiels en forme de Prélude et Fugue du compendieux Capriccio en mi mineur de 1843 finissent d’enfoncer le clou. Contrairement aux thèses malveillantes jadis défendues par Richard Wagner (« Le judaïsme dans la musique »), accordons à l’œuvre de Mendelssohn, et à sa musique de chambre en particulier, tout le crédit qu’elle mérite. Il faut dire qu’avec les Modigliani, ce n’est pas très difficile !  

T. HERVÉ - 12/2010