Incontestablement, Le Sacre du printemps fait partie des partitions qui ont marqué le XXe siècle. Depuis le 29 mai 1913, date de sa création, il n’a cessé d’alimenter la polémique, mais de nos jours, fort heureusement, cette dernière s’est transformée en cortège de louanges. Son statut d’œuvre majeure et atypique lui vaut d’être l’une des plus prisées par les chefs d’orchestre. Pierre Boulez n’en est d’ailleurs pas à sa première tentative. Certains pourront même préférer à cette nouvelle gravure celle publiée en 1970, déjà avec la même formation de Cleveland. Cette traduction qui nous occupe aujourd’hui, bien que moins « boulézienne », n’en est pas moins riche et passionnante. Sa direction est un modèle de clarté et de précision. Autre spécificité liée à cette version, c’est la qualité sonore qui, du début à la fin, vous donne la chair de poule. Légèrement froide dans sa couleur, sa transparence et son relief sont saisissants. Deux œuvres phénoménales, une interprétation hors pair et une prestation technique de démonstration : que demander de plus ?
T. HERVÉ - 10/2003