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MAHLER - Symphonie n° 2

GUSTAV MAHLER
(1860-1911)

Symphonie n° 2 en ut mineur « Résurrection »

Miah Persson (Soprano)
Christianne Stotijn (Mezzo-Soprano)
Chicago Symphony Chorus
Duain Wolfe (direction)
Chicago Symphony Orchestra
Bernard Haitink (direction)

CSO RESOUND - CSOR 901 914 - (2 CD)


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Insuffisant pour les uns, grandiose pour les autres, le moins que l’on puisse dire après la lecture des critiques glanées ça et là, c’est que le cycle Mahler entamé par Bernard Haitink et le Chicago Symphony Orchestra ne laisse pas insensibles les oreilles qui s’y aventurent. Des quatre volumes jusqu’ici publiés, celui-ci est peut-être le plus représentatif de l’état d’esprit qui habite la nouvelle intégrale du chef néerlandais. Réalisée sur les bases d’enregistrements de concerts donnés à l’automne 2008, cette Symphonie n° 2 traduit magnifiquement bien les choix opérés par le maestro, aussi bien au niveau des tempos – quelle maniaquerie –, qu’au niveau des timbres et des textures orchestrales. Particulièrement attentif aux détails, il la prospecte jusqu’au plus profond de son intimité. Ainsi, son interprétation va bien au-delà des contours qui nous étaient jusqu’alors familiers. Elle manifeste une très grande sensibilité, un sens du raffinement que bien des versions plus démonstratives semblent malheureusement ignorer. Là où d’autres cherchent dans cette musique un motif d’engagement physique, Bernard Haitink y trouve une raison de serment moral. Doué pour révéler le soyeux et la transparence du tissu orchestral, il peut l’être aussi lorsqu’il s’agit de solliciter la puissance de ses pupitres. Au moindre de ses souffles, les braises les plus tièdes peuvent se transformer en un immense brasier. Son style est confessé avec une telle influence – une conviction si forte et pourtant si sereine – qu’on ne pourra plus s’empêcher d’y faire référence, qu’on soit volontaire ou contraint. Toujours au chapitre des louanges, ajoutons que comme pour les volumes précédents, l’auditeur dispose de conditions sonores tout à fait exceptionnelles. Bénéficiant d’une très bonne acoustique, le preneur de son nous gratifie d’un enregistrement en trois dimensions. Les parties vocales et instrumentales s’expriment sans brouillage, avec un naturel qui sent bon le concert, la présence du public étant, quant à elle, totalement imperceptible.

T. HERVÉ - 01/2010