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Verismo Arias

ŒUVRES DE ZANDONAI, GIORDANO, CILEA, LEONCAVALLO,
MASCAGNI, BOÏTO, PONCHIELLI ET REFICE

« Verismo Arias »

Jonas Kaufmann (ténor)
Accademia Nazionale Di Santa Cecilia
Antonio Pappano (direction)

DECCA - 478 2258


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En peu de temps, Jonas Kaufmann a révélé au grand jour les affinités vocales qui le lient à l’art lyrique français (voir ici) et allemand (voir ici). Cette fois, le programme auquel il nous convie porte sur le répertoire vériste italien de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Pour faire simple, disons qu’au départ, l’objectif de l’opéra vériste était de séduire un public peu exercé aux œuvres lyriques plus complexes, celles de Verdi ou de Wagner par exemple. Outre ce désir de vulgarisation, une autre de ses particularités était d’aller à  l’encontre des traditions en s’inspirant d’histoires de gens ordinaires : le roturier devenant, à son tour, le héros. Ce préambule étant fait, l’écoute peut commencer. À peine le premier morceau a-t-il débuté que déjà la voix de Jonas Kaufmann produit son effet. Balayant d’un coup les éventuels soupçons de racolage discographique qu’une promotion assez soutenue permettrait d’éveiller, le ténor allemand est, une nouvelle fois, d’une probité irréprochable. Comme dans ses précédents enregistrements, son matériau vocal est exceptionnel. Tout à la fois puissant et raffiné, il est capable des plus fines nuances de ton, sans jamais se décolorer. Ainsi formulés, les mots ont une signification plus marquée : la peine devient plus douloureuse, la détresse plus poignante, la pitié plus indulgente, l’ivresse plus pétillante et l’amour plus tenace. De plus, au fur et à mesure que les plages du disque défilent, on prend conscience de sa volonté d’habiter musicalement chaque personnage d’une manière différente. Conforme aux sentiments d’humanité, il allie le drame et la passion avec une sensibilité bien affirmée, il réussit à traduire leurs émotions sans pour autant nuire à leur virilité. Que dire d’autre sinon que l’orchestre et les chœurs romains de l’Académie Nationale de Santa-Cecilia forcent l’admiration : Antonio Pappano nous sort là le grand jeu. Livret en mains, l’écoute de ce « Verismo Arias » procure des sensations musicales extrêmes, et à n’en pas douter durables.

T. HERVÉ - 10/2010